« La peur, la peur, c’pas une raison pour se faire mal ! » Vous vous rappelez cette phrase, bon, légèrement modifiée, provenant du film La guerre des tuques ?
Cette phrase, elle représente, pour une majorité d’entre nous, la relation qu’on entretient avec nos peurs encore aujourd’hui. On est prêts à se faire mal, à s’attirer toutes sortes de problèmes en affaires plutôt que de prendre un instant pour constater une évidence : dans la situation problématique à laquelle nous sommes confrontés, on a peur.
La seule mention du mot « peur » est souvent assez puissante pour nous faire frémir. Et pourtant, si on n’obtient pas la croissance qu’on désire, une chose est certaine, la peur est présente. L’absence de croissance est la preuve physique que la peur est présente, même si on ne la sent pas nécessairement, cette peur.
Ce ne devrait pas être surprenant d’observer qu’on ne sent pas, qu’on ne sait pas qu’on a peur. C’est comme si on se répétait tout bas une croyance bien populaire, et ce, depuis tellement longtemps : « Tout sauf admettre que j’ai peur, car si je lui donne de la place, eh bien, elle prendra toute la place ! ».
La peur qui paralyse la croissance d’entreprise
Malheureusement, si occupés à vouloir fuir la peur, on ne se rend pas compte qu’elle prend déjà toute la place, et qu’on crée l’objet même de notre peur. Combien d’entrepreneurs, par peur de ne pas obtenir de clients, de ventes, par peur de ne pas atteindre leurs objectifs, vont faire toutes sortes de choses pour se sortir de l’impasse ? Ça les mène habituellement à réaliser, quelque temps plus tard, qu’ils sont toujours au même point, ou même pire encore.
Dans les premières années de mon entreprise, à partir de 2013, j’agissais, je faisais beaucoup de choses pour faire « grandir » mon entreprise, mais j’étais souvent dans la peur et je ne réalisais pas à quel point plus je bougeais, plus je m’enfonçais. J’ai même effectué un prêt d’entreprise de près de 40 000 $ dans cet état d’esprit, et comme il y avait beaucoup de peurs derrière cette action, en quelques mois à peine, la totalité du financement s’était évaporée.
Ce n’est pas que je n’ai pas tenté de le faire fructifier. C’est que ma motivation était ancrée dans la peur : je tentais différentes stratégies, mais le moteur de mon mouvement était la peur – que l’entreprise ne lève pas, que les fonds partent rapidement, que je vienne à en manquer encore, que ça mène à la faillite, que je sois vu comme un incapable, un irresponsable. Au début 2017, c’est presque la faillite qui m’attendait : la proposition au consommateur. La peur d’en arriver là m’a mené directement à cette conclusion. Je manifestais ma grande peur : être l’entrepreneur irresponsable qui ne sait pas gérer son argent !
La peur qui amène de l’adrénaline à la croissance d’entreprise
Ce n’est pas que bouger est mal en soi, car c’est en passant à l’action qu’on peut apprendre énormément. C’est plutôt que, préoccupé à tout faire afin d’éviter de sentir qu’on a peur, on précipite nos actions et on agit en fonction de la peur inconsciente qui nous anime. Et, la peur ne peut qu’engendrer la peur. Nous sommes sur la Terre, planète de la loi du retour : tu plantes des graines de carottes, tu auras des carottes. Tu sèmes avec la peur, tu récolteras l’objet de ta peur, et tous les problèmes que ça peut engendrer.