Lors d’un transfert d’entreprise, le transfert le plus complexe est le transfert de pouvoir, et pourtant, les personnes engagées dans un processus de relève semblent plus attirées par le transfert de propriété.
Le pouvoir peut se manifester sous différentes formes : le pouvoir légitime, le pouvoir d’expertise, le pouvoir de connexion et le pouvoir de référence.
Le pouvoir d’un propriétaire d’entreprise qui dirige ses affaires depuis 20 ans et plus est par nature un pouvoir légitime ; il est le fondateur, sa vision, ses valeurs et sa mission font partie de l’ADN de l’entreprise, il a choisi ses clients, ses employés, ses systèmes, ses fournisseurs et toutes ces personnes font partie de son système relationnel. Le défi d’un repreneur consiste à garder l’ADN et à faire évoluer le système relationnel.
Les entrepreneurs que j’accompagne, fondateur et repreneur vivent le transfert de pouvoir de façon différente ; le fondateur va résister et refusera de perdre son pouvoir légitime, tandis que le repreneur ne peut pas prendre directement un pouvoir légitime, il devra commencer par prendre un pouvoir d’expertise et un pouvoir de référence. Il aura le pouvoir légitime plus tard.
Les étapes au transfert de pouvoir
Afin de ne pas créer un conflit de pouvoir, il est important de laisser son identité au fondateur, de favoriser un changement de posture, de le laisser évoluer d’une posture d’homme-orchestre à celle de chef d’orchestre. Le repreneur, pour sa part, devra développer son pouvoir de référence, il devra transmettre un sentiment d’approbation, influencer, chercher l’allégeance des autres et miser sur son charisme.
Le repreneur peut aussi miser sur son pouvoir d’expertise, développer des compétences appréciables, garder des attitudes respectueuses et humbles. Peu à peu, son pouvoir d’expertise le rapprochera du pouvoir légitime.