L’ouvrage 1 The Road publié en septembre dernier
A été écrit de A à Z par une intelligence artificielle, faisant ainsi office de carnet de bord pour le technologue Ross Goodwin durant son périple de quatre jours en voiture dans l’est des États-Unis. Le trajet de Ross Goodwin de New York à La Nouvelle-Orléans en mars 2017 a donné lieu à une foule de détails transposés en direct par l’IA avant d’être imprimés sur le siège de l’automobile.
D’un point de vue technique, la voiture à partir de laquelle la rédaction a été effectuée par l’IA était munie d’une caméra accrochée à l’arrière, d’un microphone à l’intérieur, d’un GPS, ainsi que d’une horloge faisant état de la date et de l’heure auxquelles le trajet a eu lieu. Tous ces dispositifs connectés à l’IA ont permis l’élaboration d’une écriture et d’une impression en temps réel.
L’IA roulante a été programmée à partir de classiques de la littérature anglo-saxonne portant sur les voyages. Ross Goodwin y a également introduit un algorithme pour que des parties du texte commencent par la date et l’heure durant lesquelles le périple s’est déroulé.
Le résultat est un livre intrigant sans structure établie, et qui laisse beaucoup de place à l’imagination des lecteurs. L’IA n’ayant pas à se conformer à un plan de rédaction, aucune intention n’a été formulée pour 1 The Road non plus. Tandis que la simple curiosité de certains lecteurs les a amenés à parcourir le livre, d’autres ont eu tendance à approfondir leur expérience en y donnant un sens, voire un rythme aux écrits de l’IA. D’autres lecteurs ont jugé le récit difficile à saisir, probablement à cause de l’absence d’identification de personnages par l’IA.
Un livre écrit par un ordinateur
Peu importe l’évaluation qualitative de la narration, 1 The Road est un compte rendu conçu à partir d’images capturées en direct durant un parcours en voiture d’environ 2 000 km. Une sorte de création artistique issue d’un ordinateur qui force les rédacteurs à se demander s’il sera possible de se passer de leur plume, à l’avenir. Il y a également lieu de se demander si c’est l’IA ou son programmeur qui devrait être considéré comme l’auteur d’un livre généré par ordinateur comme 1 The Road.
Tandis que la langue avait toujours été considérée comme une caractéristique propre à l’humain qu’on ne pouvait attribuer ni au monde naturel ni à l’espèce animale, l’IA et le traitement automatique du langage naturel ont changé la donne. Désormais, les rédacteurs en chair et en os ne sont plus les seuls à pouvoir manier les langues, notamment grâce au soutien de Google AI au projet de Ross Goodwin.