On dit que les jeunes ne font plus d’effort, qu’ils choisissent une vie plus facile, veulent tout avoir et ne rien donner; pour eux, l’équilibre travail-famille est primordial et la vie professionnelle est secondaire. Si c’est vrai, l’entrepreneuriat québécois serait en danger, car on ne peut diriger une entreprise à temps partiel.
C’est drôle, je n’ai jamais rencontré de jeunes entrepreneurs qui se conforment au modèle « équilibré ». Au contraire, les jeunes entrepreneurs sont engagés 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24 dans leur entreprise : ils ont peu de loisirs, travaillent tard le soir et les fins de semaine. C’est évidemment plus facile pour les célibataires, mais qu’en est-il de ceux qui vivent en couple et qui ont des enfants ?
Isabelle a repris une entreprise, il y a 4 ans, elle a 4 enfants en garde partagée une semaine sur 2. Une semaine, elle consacre plus de temps aux enfants sans négliger son entreprise et l’autre semaine, elle se rattrape, c’est une question d’organisation, dit-elle, il faut mieux planifier et ne pas perdre de temps avec des imprévus.
Thierry vit en couple sans enfant, sa conjointe est enseignante, mais ne se formalise pas des occupations et préoccupations de Thierry. Elle souligne que pour maintenir une bonne relation elle doit avoir ses propres occupations, être autonome et ne pas dépendre de lui, il faut au contraire créer un climat facile et détendu.
Pour un entrepreneur, l’entreprise fait partie de la famille, il n’y a donc pas de séparation entre la vie d’entrepreneur et la vie familiale, l’harmonie repose dans la confiance, l’amour et l’organisation. À cet égard, les jeunes entrepreneurs sont aussi engagés que la génération précédente, du moins, c’est ce que je constate au contact de mes clients.