L’entrevue est menée par Martin Michaud, fondateur et éditeur du Journal Action PME. Il interroge pour ce Parcours de l’entrepreneur Alexandre Rudolph, président de Vocalys.
Avant de commencer, Alexandre, j’aimerais que vous nous parliez brièvement de Vocalys dans le but de nous situer le contexte de cette entrevue.
Vocalys est une petite entreprise qui se spécialise avec une offre de service destiné dans la téléphonie IP pour les entreprises. Pour nous, le service est notre fer de lance et c’est une des raisons pourquoi nous avons une clientèle fidèle depuis de nombreuses années. L’entreprise existe depuis maintenant 25 ans.
Que vouliez-vous faire dans la vie étant jeune?
Je ne savais pas exactement ce que je voulais faire plus tard dans la vie. Mais, j’ai toujours su faire preuve de grande débrouillardise et de beaucoup d’initiative.
En fait, toute occasion qui m’était donnée d’offrir mes services ou de vendre quelque chose, je la saisissais. J’ai passé mon enfance sur une terre de 40 arpents et pour profiter de ces grands espaces, il me fallait être en mesure de me déplacer plus aisément et de façon plus amusante. Alors, quand j’avais 9 ans, j’ai demandé à mon père de m’acheter une moto.
Le développement de la fibre entrepreneuriale
Il m’a dit que si je réussissais à accumuler la moitié de sa valeur, il paierait le reste. J’ai donc passé mon été à ramasser des fraises, passer la tondeuse et vendre les œufs de mes poules sur le bord de la route. J’étais déterminé à relever ce défi que mon père m’avait lancé.
Je me suis vite aperçu qu’un service rendu pouvait m’être favorable et venir, en quelque sorte, améliorer ma situation en me permettant de gagner de l’argent et être en mesure de m’acheter ce que je désirais. Je crois que c’est dans ces conditions que j’ai développé ma fibre entrepreneuriale…
Plus tard, je gardais des enfants, vendais du chocolat et faisais toujours des gazons 😉. J’ai su rapidement que je voulais développer ma petite affaire sans trop savoir quoi.
Si je peux me permettre, Alexandre, il arrive souvent que la fibre entrepreneuriale se développe jeune. Le rêve de liberté et de contrôler sa destinée est fréquemment présent chez les futurs entrepreneurs.
Afin de m’ouvrir le plus de portes possible, je suis allé chercher mon baccalauréat en administration. Mais, c’est au moment de la retraite de mon père que les astres se sont alignés… Étant trop jeune pour arrêter de travailler complètement, il a lancé son entreprise en téléphonie (suite logique de son parcours chez Bell).
J’avais commencé à travailler avec mon père en 2000, puisqu’il manquait de main-d’œuvre pour réaliser ses contrats et offrir le service au niveau désiré. Puis deux ans plus tard, j’ai racheté l’entreprise.
Depuis, je suis à la barre de l’entreprise.
Qu’est-ce qui a été le plus difficile pour vous dans votre parcours?
Quand tu es propriétaire d’une petite entreprise, tu es le seul sur qui tout repose. Les moments difficiles, tu ne peux les partager qu’avec très peu de gens qui comprennent cette réalité.
De plus, les ressources en main-d’œuvre étant restreintes, un départ soudain peut occasionner d’importants maux de tête et certains épisodes d’anxiété. Toutefois, nous sommes des bibites à solutions et nous avons cette capacité à retourner les situations à notre avantage.
Au premier coup d’œil, cela peut sembler catastrophique, mais ça donne l’occasion de se propulser en avant. Ceci étant dit, je ne changerais rien à mon parcours qui a été et est encore hyper enrichissant et stimulant côté humain.
Comme entrepreneur, nous avons une liberté de choix et d’action qui permet de mettre à profit notre plein potentiel ainsi que celui de nos équipes.
Pouvez-vous identifier une ou deux choses qui vous rendent le plus fier comme entrepreneur?
Dans mon parcours d’entrepreneur, je ne cherche pas les coups de circuit, mais plutôt une multitude de petites victoires. Le simple fait de savoir que nos services rendus peuvent faire la différence chez nos clients me satisfait au plus haut point.
J’aime surtout travailler avec les PME avec lesquelles il nous est possible de traiter directement avec les décideurs/propriétaires. Puisqu’ils saisissent rapidement la valeur ajoutée que nous pouvons leur apporter. De traiter avec des entreprises locales est d’autant plus satisfaisant, car on y perçoit un réel sentiment d’appartenance.
Je suis sur mon X quand je peux aider et l’aspect financier n’a jamais été la source principale de motivation. Je suis de cette école de pensée qui croit que ce que nous donnons nous sera remis d’une façon ou d’une autre.
Comment voyez-vous votre avenir comme entrepreneur?
En fait, mon avenir d’entrepreneur tend à devenir davantage un rôle de multipreneur…. Ayant été un enfant turbulent, mais encadré, je crois avoir hérité du gène du TDAH. J’ai toujours un nouveau projet en tête, je tends à saisir toute bonne opportunité qui se présente à moi. J’aime faire et toucher à plusieurs choses ainsi que porter différents chapeaux.
Depuis quelques années, je me suis intéressé à l’immobilier sous plusieurs de ses formes et cela me permet de solliciter d’autres aspects de ma fibre entrepreneuriale.
Cette liberté d’action m’anime au plus haut point et c’est assurément ce qui m’a bercé depuis ma tendre enfance !