Qu’on le veuille ou non, les élections américaines auront des répercussions sur plusieurs aspects de notre vie, de l’économie ainsi que sur la géopolitique. Qui de Mme Kamala Harris ou de M. Donald Trump une fois élus, pourraient avoir le plus d’impacts mondiaux?
Le chômage déguisé, une pratique courante avant les élections américaines.
Depuis quelques mois, le taux de chômage diminue aux États-Unis. Ainsi, le parti démocrate en profite pour dire que c’est grâce à ses politiques économiques. Il ajoutera que si les Américains veulent que cela continue, ils n’ont qu’à voter pour lui le 5 novembre.
Cependant, environ 7 à 9 mois avant des élections américaines, on remarque que souvent le parti politique au pouvoir, embauche, même si cela n’est pas nécessaire afin de faire baisser le taux de chômage. Et une fois élu, si élu, on congédie ces mêmes personnes. On appelle cela du chômage déguisé, car cela fait baisser le taux de chômage, momentanément, mais pour bien paraître.
C’est ce qu’on observe aux États-Unis en ce moment et en fait, au mois de septembre, le gouvernement Biden a embauché 785 000 personnes (un record de tout temps) tandis que le total du secteur privé en a embauché que 133 000. En faisant cela, Le Président Biden a fait baisser le taux de chômage de 4,5 % à 4,1 %.
Le prix du pétrole est aussi manipulé pour plaire aux électeurs.
Biden puise dans ses inventaires stratégiques de pétrole pour faire baisser le prix du pétrole. C’est encore pour bien paraitre avant les élections américaines. Car, le secteur du transport est celui qui a été le plus touché par l’inflation ces dernières années. La baisse récente de prix du pétrole contribue à diminuer l’inflation non seulement pour le transport de marchandises, mais aussi de façon générale.
M. Biden prend crédit pour la baisse de l’inflation et cela permet à la Fed de diminuer les taux d’intérêt. Encore une fois, le gouvernement parait bien. Il faut ajouter aussi que la Russie a une grande part dans la baisse du prix du pétrole. Car elle a baissé le prix de son pétrole à environ 40 $ du baril pour en vendre plus et l’aider à financer sa guerre.
Quelques politiques de Donald Trump et s’il est élu, les impacts sur nous.
Trump et ses tarifs douaniers.
Il a dit qu’il imposerait des tarifs allant à 20 % sur l’ensemble de tous les produits importés aux États-Unis, incluant ceux venant du Canada. Il a toujours dit que c’étaient les autres pays qui paieraient ce tarif, ce qui est faux. Ce sont les entreprises américaines (et canadiennes installées aux E-U) qui paient ce 20 % et remettent l’argent au gouvernement.
Ensuite, si les entreprises peuvent, elles font payer une partie ou la totalité de ce tarif douanier aux consommateurs. Le hic, c’est qu’il y a de nombreuses entreprises canadiennes qui ne couvrent leurs frais fixes que si elles peuvent exporter aux États-Unis. Avec des tarifs de 20 %, plusieurs entreprises canadiennes et québécoises se retrouveraient en grandes difficultés. Car elles vont exporter moins et ne pourront récupérer leurs frais fixes. C’est le cas de l’industrie du chocolat, le 30ᵉ produit le plus exporté par le Canada sur environ 488 produits. Pour aider l’industrie du chocolat, il faudrait manger plus de petits lapins à Pâques.
S’il est élu, Donald Trump contrôlerait quatre choses.
- Il deviendrait le commandant en chef de l’armée et c’est lui qui déciderait si on fait la guerre ou pas.
- Il deviendrait aussi le commandant de la politique économique et fiscale du pays.
- Aussi, il aurait une main mise sur le judiciaire par les nominations de juges ou le congédiement de personnel dans le département de la justice.
- Et de surcroit, s’il est élu, il dit faire le nécessaire pour contrôler le taux d’intérêt. Cela est très dangereux, car s’il contrôle ces quatre choses, il aurait exactement tous les pouvoirs d’un dictateur et de surcroit, un dictateur imprévisible. On sait qu’il les aime, les Poutine, Xi, Kim Jong-un.
L’imprévisibilité de l’ex-Président Trump, un facteur de déstabilisation?
En contrôlant ces quatre choses et en connaissant sa grande imprévisibilité, cela va devenir très angoissant pour les entreprises canadiennes et ailleurs dans le monde. Les entreprises font des plans d’affaires et des projections financières en se fiant sur la stabilité de l’environnement économique.
Autant pour la continuité :
- des lois,
- des normes,
- comme des guides de procédures,
- des standards établis,
- sur les politiques fiscales
- les politiques monétaires.
Comment penser à des projets d’expansion ou même de rénovation, avec un président qui peut tout changer à tout moment.
M. Trump veut tarifier les produits chinois de 60 % à 100 %. Ouf! Les entreprises canadiennes installées en Chine vont avoir la vie très dure, car cela va affecter grandement leurs revenus et rentabilités. Pourquoi? Parce qu’elles vendraient moins de produits.
La philosophie derrière la politique économique de Trump ressemble au « trickle down ». Lors de sa présidence, il a baissé le taux de taxation des grandes entreprises de 28 % à 20 %. Le « trickle down », présuppose que ces entreprises prendront les argents de la baisse d’impôt et la dépenseront. À la fois pour se moderniser, se grossir et créer de nouveaux produits.
Sans oublier de créer des emplois pour les gens dans la classe moyenne et ainsi stimuler l’économie.
Cependant, dans tous les pays où ce fut essayé, comme au Canada et en Angleterre, les entreprises gardent les profits. Elles n’investissent pas dans autres choses à moins qu’elles soient vraiment convaincues que la demande sera au rendez-vous. Aujourd’hui, Donald Trump promet de baisser davantage le taux d’imposition des grandes entreprises de 20 % à 15 %. D’un autre côté, Mme Harris veut l’augmenter pour revenir au 28 %.
Le Canada aussi met des tarifs variant de 20 % à 100 % sur certains produits chinois. Ceci est pénalisant pour les entreprises canadiennes qui sont installées en Chine.
Comment le Canada peut-il se protéger face aux tarifs de Donald Trump et certains agissements de la Chine ?
En ce moment, la Chine fabrique certains produits jusqu’au double de ce qu’elle peut consommer. Pour faciliter ses exportations, elle baisse la valeur de son Yuan et cela fait mal à certaines entreprises canadiennes. À titre d’exemple, et pour en protéger, le Canada a mis un tarif de 100 % sur les voitures électriques de fabrication chinoise et de 25 % sur son acier et aluminium.
Le Canada peut essayer de diversifier l’importation et l’exportation de ses produits afin d’acheter et vendre en dehors des États-Unis. Il devrait mettre l’accent pour développer davantage l’accord de libre-échange avec l’UE. Ou bien de développer de nouveaux accords commerciaux bilatéraux avec d’autres partenaires. Que l’on pense dans le secteur du papier, de la chimie, du textile, de l’équipement électrique, l’informatique et l’alimentation. On peut penser à des pays comme le Mexique, à la Grande-Bretagne, à la Corée du Sud et au Japon.
Certaines représailles possibles de la Chine face à un Donald Trump comme président et face à des entreprises canadiennes.
La Chine n’apprécie pas ces tarifs. Elle peut faire plusieurs choses pénalisantes. Exemple, un tiers du transport international passe par la mer de Chine. Elle pourrait bloquer le passage aux navires. Les routes alternatives pourraient doubler, même quadrupler les temps de transport en plus d’en augmenter les frais. Cela va créer des bris dans certaines chaines d’approvisionnements d’entreprises canadiennes. En plus, cela fait augmenter le coût des produits, surtout pour celles qui pratiquent le « just in time ».
La Chine contrôle 81% des 17 métaux lourds nécessaires pour faire des puces électroniques, des semi-conducteurs, etc.
Ces matériaux sont nécessaires pour fabriquer des produits comme :
- les voitures,
- les ordinateurs,
- dans les armes militaires,
- les batteries,
- les cellulaires,
- aussi les téléviseurs,
- certains électroménagers,
- les systèmes de sécurité.
Si elle décide d’arrêter de nous les vendre, plusieurs entreprises canadiennes vont être dans le trouble.
La Chine veut remplacer le dollar US par le Yuan dans les échanges internationaux. Plusieurs pays y participent déjà comme l’Argentine, l’Iraq, le Brésil, l’Arabie Saoudite, la Russie. Ils craignent que les Américains gèlent leurs avoirs comme ils ont fait avec la Russie. À ce moment, la valeur du $ US va baisser, ce qui va créer des moments difficiles pour les exportateurs canadiens.
La Chine était le pays qui finançait le plus la dette américaine par ses achats de centaines de millions de dollars d’obligations américaines. Depuis plusieurs mois, la Chine se débarrasse de ses avoirs sur la dette US. Pour être plus attractif et vendre ses obligations ailleurs, il va falloir que les Américains augmentent leurs taux d’intérêt et nous pareillement au Canada. Ce n’est réellement pas bon pour les hypothèques et les prêts en général.
CONCLUSION :
Je n’ai rien écrit sur Mme Harris, car elle ne propose rien qui menacerait conséquemment les entreprises canadiennes. Pour dire aussi que M. Trump se départirait du département d’éducation et réduirait les dépenses en santé pour augmenter celles en défense. Les Américains dépensent déjà 12 fois plus que la Russie en matière de défense. La dette américaine est de 35.7 trillions de dollars et selon une étude du « Committee for a Responsible Federal Budget”, les promesses électorales de Harris ajouteraient entre 3,5 et 8,1 trillions à la dette et ceux de Trump entre 7,5 et 15,2 trillions. Les élections américaines sont devenu un enjeu majeur pour la suite des relations diplomatiques mondiales.