Les marchés local et international des fusions et acquisitions ont connu plusieurs défis ces dernières années. On peut penser aux crises géopolitiques, dont une guerre en Ukraine qui vient modifier profondément les chaînes d’approvisionnement des PME. Aussi, une forte hausse de l’inflation combinée à des taux d’intérêt qui ont connu 10 hausses au Canada en moins de 2 ans. Le tout, amenant des coûts de financement plus élevés. Enfin, des organismes de réglementation qui s’opposent à certaines grandes acquisitions, ou exigent des désinvestissements majeurs.
Ainsi, le marché des fusions et acquisitions a connu une phase d’incertitude importante à partir de 2022.
En fait, 2021 et les six premiers mois de 2022 ont été une période record relativement au volume et aux valeurs de transactions. Celle-ci a été amplifiée par la crise de la COVID-19 et du ralentissement temporaire de l’économie. Par contre, le marché des fusions et des acquisitions a connu des essoufflements. En fait, ils ont en baisse de 36 % relativement aux valeurs de transactions dans la deuxième moitié de 2022.
Une étude de McKinsey rapporte que les acquéreurs en série qui le font de manière ordonnée (« programmatic »). C’est-à-dire qu’ils font deux à quatre acquisitions régulièrement, de petites et/ou moyennes tailles, ont tendance à sur performer les autres entreprises. Ces entreprises font environ 2,3 % annuel de rendement supérieur pour les actionnaires qui font d’autres genres d’acquisitions. Enfin, il y a des firmes qui misent seulement sur la croissance interne des ventes (aucune acquisition).
De plus, les acquéreurs en série qui créent plus de valeur misent davantage sur la création de valeur par des synergies. Le tout, suite à la baisse des coûts et à la croissance des revenus.
Les acquéreurs font des acquisitions pour se diversifier dans des secteurs connexes et/ou complémentaires. Ils développent de nouvelles capacités organisationnelles (ex. : production, recherche et développement, marketing) pour diversifier leurs offres de produits et services, et servir de nouveaux segments de clientèle. Ils font aussi particulièrement attention à des cibles d’acquisitions qui ont une culture organisationnelle similaire ou complémentaire.
Multiplier ses acquisitions pour la croissance
Des PME qui font des acquisitions de petite taille régulièrement et de façon ordonnée peuvent devenir de grandes entreprises. On n’a qu’à penser aux firmes québécoises comme Alimentation Couche-Tard (2e chaîne de dépanneurs au monde), CGI (géant en informatique), ou encore WSP (1re firme de génie au Canada). Ce genre de PME qui créent de la valeur par acquisition peuvent envisager d’entrer en bourse à long terme. Cependant, un travail méticuleux doit être fait pour valoriser la transaction. Pour que les synergies se réalisent vraiment et que la cible soit intégrée avec succès. Tout en payant un prix raisonnable pour l’acquisition.
Selon McKinsey, les autres genres d’acquisitions (cible de grande taille, ou encore acquisitions faites de manière non régulière) ont 50 % de chances de créer de la valeur en général, alors que les firmes qui misent uniquement sur la croissance organique détruisent de la valeur en général.
Des conseillers expérimentés en fusions et acquisitions peuvent vous accompagner pour créer de la valeur dans vos transactions. Ceux-ci pourront guider votre stratégie d’acquisition pour renforcer votre modèle d’affaires, tout en vous aidant à trouver de bonnes cibles d’acquisition et en négociant avec vous les modalités d’une offre d’acquisition. Ils peuvent faire l’évaluation de façon impartiale de la cible d’acquisition, pour s’assurer que la cible est achetée à sa juste valeur, pour ne pas trop payer.
Où s’en va le taux d’intérêt?
Avec une pause des hausses de taux d’intérêt et même peut-être une baisse des taux d’intérêt en 2024, selon plusieurs économistes, les coûts pour faire une acquisition seront plus abordables dans les prochains trimestres. Les meilleurs acquéreurs le font en série et développent aussi à l’interne des ressources pour sélectionner judicieusement des cibles d’acquisitions et aussi pour mieux les intégrer.
Enfin, la crise de la COVID semble aussi s’estomper, ce qui ramènera plus d’acheteurs à faire des acquisitions en 2023-2024.
Le Devoir rapportait qu’une importante vague de ventes d’entreprises pourrait arriver rapidement au Québec. Soixante-seize pour cent des propriétaires voudraient vendre leur firme d’ici à 10 ans. En moyenne, les dirigeants de PME travaillent 54 heures par semaine. Soit 34 % de plus, notamment à cause de la pénurie de main-d’œuvre.
Par ailleurs, une bonne acquisition peut également leur permettre d’acquérir des ressources humaines (gestionnaires et employés). Cela peut réduire la charge de travail du président de PME.