Vivre de son travail devient de plus en plus difficile. Examinons ensemble pourquoi.
Difficultés à recruter, reconversions, grande démission, la recherche de sens est souvent mise en avant pour expliquer ces phénomènes que le monde du travail connaît actuellement. Et si la problématique des relations rentrait aussi dans l’équation ? Si la recherche d’interactions saines basées sur le respect mutuel, la bienveillance, l’estime ou la confiance était un ingrédient aussi important que la quête de sens pour les actifs ?
Ne négligez jamais les liens sociaux reliés au travail pour garder le plaisir
Je vous propose d’aller un peu plus loin en explorant plus particulièrement 3 aspects des liens sociaux : volonté, soutien et plaisir.
Commençons par la volonté. Pour vivre de son travail Avez-vous envie de venir travailler le matin ? Vous donnez-vous à fond pour le projet, pour l’équipe ou pour l’entreprise ? Que faites-vous pour motiver les autres, pour leur donner envie de s’investir davantage ? Quand votre équipe se voit confier un nouveau dossier, est-ce plutôt « super, ça va vraiment être intéressant » ou « oh non, pourquoi ça tombe sur nous ? »
Faire preuve de bonne volonté, c’est être prêt à travailler plus dur, à relever des défis, à accepter les contraintes. C’est aussi se remettre en question, accepter le changement en développant ses compétences. C’est surtout reconnaître et apprécier que son engagement et son travail aient des impacts sur soi, son équipe et son entreprise, et tout faire pour maximiser les chances de succès en faisant preuve de cohésion et de fidélité.
Parfois, pour des raisons personnelles ou quand l’environnement de travail est toxique, un employé n’aura plus envie de travailler, et fera alors preuve de désengagement.
Qu’est-ce que le désengagement?
« Je définis le désengagement comme un détachement de soi par rapport à son poste. Dans le désengagement, les gens se retirent et se protègent physiquement, cognitivement et émotionnellement lorsqu’ils exécutent leur travail. »
– William Kahn
Le soutien des autres est une composante essentielle pour vivre de son travail
En ce qui concerne le soutien, il désigne la capacité à proposer, à demander et à recevoir de l’aide aussi bien sur le plan opérationnel que relationnel.
Au travail, sauriez-vous dire qui vous soutient ? Comment soutenez-vous les autres ? Observez-vous que vos collaborateurs demandent facilement du soutien ? Se soutiennent mutuellement ?
En cas de coup dur, est-ce plutôt : « chacun ses problèmes » ou « un pour tous, tous pour un ? »
Se soutenir les uns les autres, c’est coopérer, c’est être solidaire. C’est aussi inclure chacun en montrant de l’empathie pour mettre tout le monde à l’aise et dans les meilleures conditions possible pour évoluer. C’est surtout comprendre et accepter les différences et reconnaître l’importance de chacun dans l’équipe et dans l’entreprise, et tout faire pour avancer ensemble dans l’intérêt de la collectivité.
Parfois, le soutien entre collègues ne se fait pas et les exigences, les difficultés techniques, la répartition des tâches ou les interactions peuvent engendrer méfiance, conflits et stress.
« Les bonnes équipes sont celles qui développent un esprit collaboratif pour paver leur chemin vers la réussite. »
–Ted Sunquist
Enfin arrive la notion de production, c’est-à-dire tout ce qui résulte de l’activité des acteurs dans l’entreprise, les biens matériels, intellectuels et les émotions. Si mon métier est de produire une table, suis-je heureux du résultat ? Ai-je pris plaisir à l’imaginer et à la réaliser ? Pensez-vous que chacun est content des tâches qu’il réalise au sein de l’entreprise ? Percevez-vous de la bonne humeur ? Diriez-vous que la qualité des relations permet une productivité élevée ?
Vous êtes plutôt « j’ai du plaisir au travail » ou « je fais ce que je sais faire, mais c’est pas le fun ! »
Le plaisir au travail, c’est faire ce qu’on aime faire. C’est vivre de son travail en autre qui nous intéresse et qui nous passionne. Cela peut aussi prendre en compte ce qui nous motive, ce qui est important, ce qui donne du sens. C’est surtout favoriser le circuit de la récompense. Plus nous aimons ce que nous faisons, plus nous produisons de dopamine et plus nous avons envie de répéter ce comportement nous procurant du plaisir. Être investi dans la mission de l’entreprise, partager des valeurs fortes avec ses coéquipiers, se sentir utile… tout cela permet d’entretenir le plaisir au travail et d’avoir des impacts forts.
On confond parfois bien-être au travail et plaisir à travailler. Le bien-être concerne l’amélioration des conditions de travail et contribue à la diminution de la pénibilité ressentie. Le plaisir à travailler concerne l’alignement de chacun avec les tâches qui lui incombent.
« Quand les gens vont au travail, ils ne devraient avoir à laisser chez eux leur passion. »
–– Betty Bender
Finalement, recherche de sens et relations sont intimement liées, car les hommes et les femmes qui composent une entreprise sont à l’origine de chaque idée, de chaque projet, de chaque changement, chaque interaction, chaque impact, réussite…
Le capital humain est la véritable richesse d’une organisation, bien avant le capital financier ou technologique. Il permet aux différents acteurs de collaborer, de développer un état d’esprit positif et de se sentir bien pour vivre de son travail. Respecter le capital humain est la clé de voûte indispensable pour instaurer le bien-être performant, retenir ses talents. Enfin, cela s’inscrit dans le développement durable et aide à atteindre des objectifs à forts impacts sur la société.