Faire fonctionner une entreprise est un défi de tous les jours. La théorie de Fisher peut réellement aider les leaders.
Pour relever ce défi et mener l’entreprise vers la croissance, l’attitude des leaders est un élément essentiel. Mais comment embrasser la globalité du défi ? Comment mettre les bons mots sur ces challenges pour les comprendre et permettre aux membres des équipes de les comprendre, eux aussi ? Comment s’assurer de prendre les meilleures décisions possibles pour mener l’équipe et l’entreprise vers le succès et permettre l’alignement de tous les collaborateurs sur sa vision et ses missions ?
La modélisation de la théorie de Fisher
En étudiant les entreprises et leurs leaders, James Fischer a pu développer une modélisation de la croissance entrepreneuriale.
Dans son livre Navigating the Growth Curve publié en 2006, Fischer décrit la croissance des entreprises à travers 7 stades et définit un cadre qui aide les dirigeants à prédire comment la croissance va les affecter, à déterminer les actions à implémenter en priorité ainsi qu’à adapter leurs compétences de leaders aux besoins du moment.
Il y a une liste de 27 principaux défis à relever avec des priorités établies à chaque stade de croissance selon Fisher.
En étant conscients de ces 7 étapes et de ce cadre, les leaders sont davantage capables :
– de déterminer les « agents cachés » qui créent des obstacles à la croissance ;
– afin de mettre en avant les défis qui n’ont pas été adressés au(x) stade(s) précédent(s) et qui deviennent un frein au stade du moment ;
– de comprendre les défis propres au stade du moment ainsi que les compétences de leader à adopter pour garder le rythme de croissance ;
– de bien se focaliser sur les activités clés associées à ces défis.
Qu’est-ce que l’évolution d’une entreprise selon Fisher?
Revenons à la définition des 7 stades décrits par Fischer. Il faut bien comprendre que, selon lui, l’évolution d’une entreprise ne dépend pas du chiffre d’affaires, des ventes ni des bénéfices. Cela dépend plutôt qu’elle est provoquée par une augmentation du nombre de personnes travaillant dans l’entreprise.
Le stade 1, par exemple, correspond aux entreprises comprenant entre 1 et 10 employés.
La difficulté pour les leaders est d’être en mesure de gérer la dynamique. Celle-ci est apportée par l’enrôlement de nouvelles personnes et l’impact de leurs apports sur l’entreprise.
Quand une entreprise s’élargit, le leader doit adapter ses comportements et ses modes de communication pour accompagner cette dynamique. Il doit évoluer, grandir lui aussi.
Selon Fischer, le leader doit être attentif à 3 domaines clés du développement de l’entreprise qu’il appelle « les centres d’attention ».
- Le premier centre d’attention concerne l’aspect financier. Il s’agit de s’assurer de générer l’argent nécessaire à la pérennité de l’entreprise.
- Le deuxième centre d’attention est le pôle humain. Il s’agit de s’assurer d’avoir les personnes et les talents nécessaires à la pérennité de l’entreprise.
- Enfin, le troisième centre d’attention concerne la méthodologie. Il s’agit de s’assurer de mettre en place les processus et les structures nécessaires à la pérennité de l’entreprise.
Selon le stade traversé, l’importance diverge à chacun des centres d’attention. Connaître le centre d’attention principal permet de rester concentré sur l’aspect le plus important et de prioriser les défis à relever, les tâches à effectuer et facilitent donc la prise de décision.
Prenons, par exemple, une entreprise de stade 1. Elle comprend peu d’employés et est essentiellement centrée sur son créateur. Il a développé son entreprise à son image. Le créateur est très qualifié dans son domaine et suit son idée. Il consacre donc la majorité de son temps à l’aspect technique et n’est pas attiré pas le côté « gestionnaire ».
Et pourtant, les recherches de Fischer montrent qu’à ce stade de développement, le centre d’attention le plus important concerne les finances.
Il s’agit de générer, de suivre et de conserver les liquidités et donc de se consacrer principalement (80 %) à la vente.
Le second centre d’attention est le pôle humain. Notre entrepreneur devra consacrer le reste de son énergie à motiver son équipe. Les employés devront comprendre les valeurs de l’entreprise et instaurer un climat propice à l’atteinte de résultats et au développement.
Les leaders doivent adapter leurs comportements
Plus les leaders sont conscients des défis que doivent relever leurs entreprises, plus ils sont à même d’adapter leurs comportements et leurs styles de leadership aux besoins de leur entreprise.
Ainsi, la modélisation de Fischer est une aide précieuse qui permet aux leaders d’avoir une vision claire des besoins de leurs entreprises et de franchir les différentes étapes de croissance de manière efficace.
Développer une entreprise de façon durable et prospère demande du temps, de la patience et de la planification. Tout est question de savoir « naviguer sur la courbe de la croissance » en relevant les défis liés à chacun des stades pour passer au stade suivant. C’est à ce moment que la théorie de Fisher entre en ligne de compte.