Le Journal Action PME tient à remercier Louise Lahaie vice-présidente de Collabox pour avoir bien voulu nous raconter 3 aventures de télétravail vécues dans sa carrières.
Le sujet du « télétravail » a beaucoup été abordé sous plusieurs angles au courant de la dernière année. Organisationnel, santé mentale, efficacité, productivité, effet sur la pollution, défis pour les jeunes parents, solitude, communication interne, solitude du travailleur, casse-tête du gestionnaire, qualité de vie, horaire flexible, conciliation travail-famille et j’en passe.
Alors, je me suis dit, pourquoi ne pas en parler d’un point de vue personnel et surtout vécu ?
Voici donc mes 3 aventures de télétravail vécues.
Saviez-vous que le télétravail existait dans les années 90, mais sous un autre nom? On avait notre « bureau à la maison » ou « on travaillait de la maison ».
À ce moment, un nouveau diplôme en main, une nouvelle carrière de conseillère d’orientation devant moi, mais pas de travail à temps plein (imaginez-vous qu’il y avait une pénurie d’emplois à ce moment, je sais, c’est dur d’y croire…). Bref, avec deux bébés, je décide de faire de la consultation et de travailler à la maison. Je transforme une chambre en bureau et voilà le début du télétravail.
Mais je m’ennuyais, pas de bruits ambiants pour me concentrer (je suis comme ça), pas de professionnels pour échanger. N’oubliez pas que les rencontres virtuelles n’existaient pas.
Donc, je décide de louer un bureau au sein d’une entreprise en recrutement. Quel bonheur de pouvoir ressentir de la vie professionnelle autour de moi ! Les années ont passé et le télétravail est disparu pour moi.
Passage obligé du bureau à la maison
Ma prochaine aventure avec le télétravail, je l’ai vécue beaucoup plus tard. Un feu au Pavillon Desjardins de l’Université Laval nous oblige à travailler à la maison pendant trois semaines. Encore une fois, cette vie de « télétravailleuse » n’a pas été fameuse pour moi. J’étais habituée d’être entourée de quinze agents de télémarketing, d’avoir des réunions d’équipe, de travailler en aires ouvertes, bref je me retrouve, seule, à la maison. Ce fut trois longues semaines pour moi.
La Covid-19 et les réunions virtuelles
J’en suis donc rendue à ma troisième aventure, la pandémie. Le « télétravail » devient la vedette dans les médias, dans les rencontres virtuelles de développement d’affaires, même au bureau pour organiser le travail de l’équipe.
Terminé les réunions d’équipe en personne, les courts échanges pour rire spontanément sans avoir un écran devant nous. Fini aussi les conversations d’équipe du vendredi après-midi avec une petite bière à la main, plus de dîners au restaurant pour célébrer les anniversaires d’un collègue. Et hop, à la maison !
Pour nos employés, le télétravail a certains avantages dans ce contexte. Pour un employé ayant de jeunes enfants à la maison, le télétravail a permis la conciliation famille-travail :
les quarantaines-COVID, les garderies et les écoles fermées, les enfants grippés et j’en passe.
Pour un autre employé, parti vivre dans sa région natale, le télétravail permet qu’il continue de faire partie de l’équipe. En général, ça fonctionne bien, même si parfois, le chien se perd dehors, le chat passe devant l’écran et les petits de la garderie font du bruit !
Pour un autre, c’est plus difficile, nouvellement embauché en virtuel,. Il a été formé et coaché en virtuel, il n’a jamais vu ses collègues en chair et en os. J’entends certains d’entre vous dire, ah ce n’est pas grave, il y a Zoom… mais je vous le dis, bien honnêtement, ce n’est pas pareil pour lui et pour nous.
Faire un Zoom, une expression devenue à la mode
Là, je vous écris de la maison, vendredi à 14 h 00, j’ai quitté le bureau et je me suis installée sur la table de cuisine pour continuer le boulot (non, je n’ai pas de bureau dans le sous-sol, je n’ai pas de sous-sol). Vers 16 h 30, je vais faire un mini-Zoom avec les employés pour rire, se détendre et parler de tout et de rien même s’ils ne sont pas « au bureau ».
Nous aurons tous un verre à la main, une bière, un thé, une boisson gazeuse ou un biberon.
Le télétravail nous a permis de rester en contact malgré tout, c’est certainement aussi un nouveau mode de travail pour les organisations. Je vous dirais donc, le télétravail, oui, mais pour ma part, j’ai hâte à l’effervescence, les bruits, les sons des voix et des claviers qui s’activent. Je m’ennuie des échanges spontanés pour discuter d’un problème, des lunchs au resto pour célébrer les bons coups…
Le télétravail, oui, mais j’ai bien hâte au retour à « l’ancienne » normale !