Syndrome de l’imposteur au travail ou ailleurs?
Sentir qu’on n’est pas qualifié pour un travail; être confronté à une peur persistante qui nous harcèle. Peut-être vous arrive-t-il d’être impressionné par certaines personnes, vous savez celles qui se démarquent et qui deviennent des idoles.
En lisant à leur sujet ou en écoutant leur témoignage, il semble y avoir un fil conducteur.
Éventuellement, elles évoquent toutes une impression d’être un arnaqueur. C’est ce que les psychologues appellent le « syndrome de l’imposteur ».
Ceux qui sortent de leur zone de confort et assument un nouveau rôle éprouvent ce sentiment. Cela fait partie de la condition humaine. Peut-être que cela vous est familier. Cela n’est pas exceptionnel et vous n’êtes pas unique. C’est particulièrement vrai pour ceux qui décident d’élever le niveau de succès et d’accomplissement dans leur domaine ou leur industrie et qui finissent par obtenir des accolades pour leur démonstration de courage.
Dès l’instant où vous élevez votre niveau d’accomplissement, vous redevenez humain et fragile, et ce, peu importe votre niveau de confiance en vous-même ou d’apparence de contrôle de vous-même. Notre humanité se manifeste lorsqu’on entreprend une direction nouvelle et qu’on affronte un nouveau défi.
Le syndrome de l’imposteur dans le milieu des vedettes
Le journaliste américain Larry Kane, ayant suivi les multiples tournées des Beatles, rapporte les propos de John Lennon : « Une partie de moi suspecte que je suis un perdant et l’autre partie de moi-même pense que je suis Dieu Tout-Puissant ». M. Kane ajoute dans la biographie de Lennon « Les gens ne s’imaginent pas jusqu’à quel point même une personnalité aussi connue que Lennon peut souffrir d’un manque d’estime de soi et d’insécurité. »
La chanteuse et actrice Meryl Streep, souvent décrite comme la meilleure actrice de sa génération, a déjà révélé en entrevue : « J’ai divers degrés de confiance et de dégoût envers moi-même. Je doute souvent de mon talent et j’ai peur qu’il (le public) découvre que je ne sais pas ce que je fais. »
Une autre célébrité, l’actrice britannique Kate Winslet (Titanic) a aussi émis des commentaires sur sa perception d’elle-même : « Il m’arrive de me réveiller le matin et de penser, avant d’aller sur le plateau pour une prise : je ne peux pas faire ça, je suis une impostrice, je suis grasse. C’est de l’arnaque. Ils vont me virer. Je suis moche. »
Will Smith a joué dans Men in Black, Independance Day, Ennemi d’État, Robot et de multiples autres films. Lors d’une entrevue télévisée, Smith a confié « Je doute encore. Ce que les gens croient être ma confiance en moi est en réalité ma réaction à la peur ».
Tout le monde vit les mêmes émotions
Et vous, qu’est-ce que cela vous dit ? Nous vivons tous ces émotions. Que vous soyez d’accord et que vous ayez le courage d’admettre cette vérité ou non, sachez que cela fait de vous un humain à part entière.
C’est tout à fait normal !
Comme ces personnes que nous admirons, nous devons embrasser ce fait et poursuivre malgré l’inconfort. Surtout, ne laissons pas cette peur de ne pas être à la hauteur nous ralentir. Au contraire, cela doit devenir un élément de motivation pour nous pousser vers l’avant, un tremplin pour nous propulser plus haut.
Nous sommes programmés pour rester stables et pour ne pas ébranler ce qui nous semble un acquis sécurisant. Le statuquo confère une sécurité apparente. Le changement est une réalité à laquelle il faut faire face.
Affronter un défi, faire face à un nouveau défi, comme c’est le cas en cette période de COVID, devrait être un stimulant. Cela crée une situation qui nous fait vivre sous haute pression. Les humains sont conçus pour s’épanouir et grandir grâce à de fortes pressions. N’est-ce pas de cette façon que le carbone se transforme en diamant ?
En concentrant notre énergie quotidienne à s’améliorer et en offrant le meilleur de nous-mêmes, on finit par s’élever au-dessus de la moyenne. Considérant que le syndrome de l’imposteur au travail ou ailleurs est un sentiment normal, il peut nous aider à réduire la pression que nous nous imposons. Nous devrions plutôt considérer cette pression comme un élan vers l’avant pour créer le changement, peu importe d’où nous venons.
Le sentiment d’imposteur est normal. Vous êtes normal. Embrassez cet état de fait et servez-vous-en comme carburant.