La pandémie de la COVID-19 et les mesures de confinement qui l’accompagnent ont secoué notre vie quotidienne et la façon d’être en affaires d’une manière sans précédent. C’est pourquoi, la résilience en temps de crise devient primordiale.
La question à se poser : Est-ce que votre politique de gestion de risque de change vous ramène invariablement vers votre marge bénéficiaire ?
Cette situation difficile nous met devant trois options : i) ne rien faire et laisser les choses aller, ii) réagir au fur et à mesure que les problèmes surviendront, ou iii) prendre un moment pour se poser les bonnes questions, implanter ou bonifier sa gestion des risques et saisir les opportunités.
En ce qui a trait au risque de change, l’option de ne rien faire peut être très dangereuse et mettre à risque la pérennité de l’entreprise. L’option d’être en mode réaction peut s’avérer coûteuse et non optimale, car les décisions seront basées sur l’émotion et non analysées dans un contexte de gestion intégrée des risques et de stratégie à long terme de l’entreprise.
La troisième option permet de prendre un moment de recul et d’évaluer les risques et les opportunités potentielles que l’on peut voir se dessiner au sein de toutes crises et est une stratégie porteuse de valeur pour l’entreprise.
Des possibilités d’affaires s’ouvrent
Par exemple, l’exercice pourrait mener à la possibilité d’acquérir ou d’investir dans des entreprises qui elles n’ont pas votre force de bilan ou plutôt présenter une opportunité pour diversifier votre offre de produits, atteindre de nouveaux marchés, s’intégrer verticalement, entrer dans un nouveau secteur. Ou encore, l’exercice pourrait mener à sortir d’une ligne non rentable, et ainsi se défaire d’un canard boiteux.
Ces questionnements stratégiques doivent s’accompagner d’une revue des politiques de gestion de risques et notamment celle de gestion du risque de change. Les risques, tant au niveau des chaînes d’approvisionnement que ceux issus des phénomènes macro-économiques comme l’endettement souverain, les tensions commerciales, etc. prendront de plus en plus d’importance. Leurs impacts sont rarement isolés ou de courte durée.
Essayer de prévoir l’évolution des devises devient un exercice peu viable
Votre politique de gestion de risque devient le point d’ancrage de votre stratégie d’affaires.
Le risque de change se matérialisera de façon différente dépendamment de votre structure opérationnelle. Voici un aperçu du questionnement et de stratégies spécifiques. Cela en fonction de votre profil opérationnel (exportateur ou importateur) qui peuvent vous permettre de bonifier votre politique de gestion du risque de change et ainsi rendre votre modèle d’affaires plus résilient.
Profil exportateur : Entreprise dont les ventes sont significativement en devises étrangères
Le risque principal est une appréciation du dollar canadien
Jusqu’à quel niveau de taux1 (point de rupture) estimez-vous que vos acheteurs puissent continuer d’acheter
- Définir et suivre vos taux de change de rupture
- Identifier les acheteurs fragiles; voulez-vous consentir un rabais pour maintenir vos volumes avec ces clients ? En échange de quoi ?
- Une entente de partage de risque pour être prêt lorsque le CAD s’appréciera ?
- Stratégie de remplacement de clients nécessaire ?
Croissance de parts de marchés / nouveaux marchés / nouveaux clients
- Utilisation d’une partie de la marge supplémentaire issue du taux de change pour des réductions de prix en devise
- Est-ce possible de développer ces nouveaux marchés dans une des devises ou vous avez également des coûts ?
Stratégie de financement
- Emprunter dans la devise forte (USD) et convertir par exemple @1,45
- Rembourser dans 5 ans (ou avant) lorsque le CAD s’est apprécié @1,30
- Les intérêts USD se payent avec les ventes USD
- Advenant que Taux >1,45 dans 5 ans, refinance en USD
Profil importateur : Entreprise dont la base de coûts est significativement en devise étrangère
Le risque principal est une dépréciation du dollar canadien
Définir les composantes et les matières premières qui ont le plus d’impact sur les sources de revenus
- Mesurer et comprendre leurs expositions aux différents risques dont les devises et leurs impacts sur les profits.
- Est-ce que l’avantage de faire appel à la sous-traitance à l’étranger vous compense pour les risques supplémentaires ?
- Réviser la stratégie d’approvisionnement : statu quo, fabricant local, acheter sur un marché dont la devise est faible par rapport au CAD.
Explorer votre chaîne de création de valeur
- Un client pourrait avoir un surplus de la devise que vous devez payer.
- Un fournisseur pourrait avoir besoin d’une devise dont vous avez un surplus.
- Définir et suivre vos taux de change de rupture. Entente de partage de risques ?
- Moyen long terme – diversifier – un CAD faible peut être un bon moment pour structurer vos opérations pour compenser en partie le coût des importations en développant vos exportations.
- Diminuer votre dépendance à l’étranger en achetant local pour une partie de vos besoins.
Pour plus d’info, cliquez ici !