Une certaine croyance populaire considère la pensée positive comme étant la règle d’or et l’antidote à tous les maux. Il va de soi que le négativisme ne règle rien, mais un positivisme gratuit sans actions pour le soutenir peut aussi nous enliser dans d’autres problèmes sans issue.
Il y a donc un écart entre se persuader que tout ira pour le mieux comme par enchantement, et que tout ira pour le mieux en ayant un portrait réaliste de la situation. Ainsi, il nous sera possible d’orienter notre comportement en considérant les meilleurs choix qui s’imposent pour que le parcours et le dénouement se réalisent dans les meilleures conditions.
Selon les allégeances, certains experts feront une distinction entre la psychologie positive d’origine scientifique (Martin Seligman, 1998) et la pensée positive se rattachant davantage à la notion de croissance personnelle sous différentes formes. Soyez sans crainte, aucun débat ne sera soulevé à ce sujet !
Cependant, à la vitesse à laquelle l’information et la désinformation voyagent aujourd’hui, il devient très difficile de distinguer le vrai du faux, ou encore, la science des croyances. Il y a également le marketing d’idée, qui n’est souvent rien d’autre qu’une tendance ou une mode mettant en valeur des avantages collectifs ou personnels. Par contre, la pensée positive a-t-elle besoin d’une définition exhaustive, puisqu’elle s’exprime différemment pour chacun de nous ?
En fait, le danger qui guette la pensée positive se pointe lorsque celle-ci se transforme en pensée magique aux effets miraculeux. Ainsi, elle est souvent rehaussée d’un quelconque rituel nous suggérant une protection obscure afin de nous guider vers un monde meilleur, et tout cela, sans efforts !
La pensée positive n’est qu’une prise de conscience favorisant l’autoactualisation par l’optimisation de notre développement et notre épanouissement, selon l’approche humaniste (Abraham Maslow, années 40). Mal utilisée, elle peut également devenir une béquille si elle ne nous pousse pas ultimement à assumer nos responsabilités et nous diriger vers l’action.
Cessons de pelleter des nuages et soyons plus concrets !
QUESTION : Si tu étais blessé à une jambe et que tu devais te déplacer temporairement avec des béquilles, ton objectif serait-il de demeurer ainsi ou de réapprendre à marcher seul ?
Je pose la question sous un autre angle. Si après 20 traitements énergétiques aux bols tibétains, 10 séances en hypnose, 5 révisions de ta carte astrologique, une série de retraites fermées et autant de conférences, sans compter une centaine de livres sur la croissance personnelle, tu te cherches encore, puis-je me permettre de te suggérer d’envisager une autre orientation ?
Bien qu’utile en période de crise ou de redressement temporaire, après avoir bénéficié de ces refuges psychologiques et spirituels, ne veux-tu pas ultimement devenir ou redevenir autonome ? Alors, n’aurais-tu pas également intérêt à délaisser graduellement tes béquilles et à reprendre possession de ton pouvoir d’agir ?
COMMENT : Sois responsable en te prenant en charge, prends des décisions éclairées, lève-toi, commets-toi, et surtout, passe à l’action. Si ces affirmations te semblent embarrassantes, c’est sans doute parce que tu n’as pas suffisamment expérimenté les bienfaits de l’action pour en faire la distinction. Sinon, peut-être es-tu encore dans le déni ? Ou te déplaces-tu encore inconsciemment avec des béquilles ?
La notion de croissance personnelle devient CROISSANCE lorsqu’elle quitte l’étape thérapeutique pour nous rendre autonomes en générant du mouvement et en provoquant des changements en dehors de notre zone de confort. Et si la pensée positive était simplement un trait d’union vers une progression, et l’intégration de croyances qui nous fait avancer et grandir ? Bonne réflexion !