Au Québec, 21 MRC (municipalité rurale de comté) sont fortement dévitalisées économiquement. Quel est l’avenir pour ces communautés et quelles seront les conséquences pour les emplois, les employeurs et les commerces de proximité ?
Pour comparer les MRC et les municipalités, l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) a développé un indice touchant la vitalité économique d’une communauté. Cet indice est composé de trois indicateurs :
- le taux de travailleurs des 25 à 64 ans, qui représente le marché du travail ;
- le revenu médian des 18 ans et plus, qui mesure le niveau de vie ;
- le taux d’accroissement annuel moyen de la population sur 5 ans, qui évoque la dynamique démographique.
Cet indice varie de + 26,42 à -18,86. Sur les 104 MRC sur le territoire du Québec, 54 MRC ont un indice positif, soit un résultat supérieur à la plupart des collectivités du Québec. En contrepartie, 50 MRC ont un indice négatif, c’est-à-dire qu’elles accusent un retard en matière de vitalité économique par rapport à la plupart des collectivités québécoises.
Les QUINTILES : pour répartir les MRC en groupes égaux
Pour regrouper les MRC, cinq quintiles sont utilisés pour dégager les différences entre les MRC au point de vue démographique, revenu des particuliers, marché du travail ainsi qu’au niveau de l’emplacement géographique des communautés.
Ainsi, les 104 MRC et les 1 098 municipalités du Québec et communautés (autochtones et TNO) ont été réparties selon les quintiles suivants :
Voici où se situent les régions administratives du Québec et les MRC selon leur indice de vitalité économique et leur rang quintile.
Les 8 leçons à retenir concernant le développement économique du Québec et des régions
1- Pour provoquer une prise de conscience collective chez les décideurs et la population, il est essentiel d’avoir des chiffres qui sont révélateurs pour présenter et expliquer les défis des régions et du Québec.
2- Le déclin démographique de certaines régions du Québec devra s’accompagner rapidement d’un changement de mentalités et de comportements de tous les citoyens et travailleurs.
3- Le gouvernement transfèrera de plus en plus de responsabilités aux communautés et ne pourra pas influencer les tendances lourdes.
4- La croissance des plus grands centres urbains s’accentuera aux dépens des petites municipalités.
5- Il nous faudra des leaders socio-économiques très compétents et excellents communicateurs pour communiquer avec les gens de leurs milieux, les influencer et les mobiliser.
6- Nous devrons encourager l’économie du savoir pour attirer des investisseurs étrangers et viser l’excellence dans toutes nos pratiques pour améliorer et même doubler notre productivité pour qu’on puisse se payer les services à la population actuels.
7- Le Québec et les régions devront prendre des risques plus grands que les autres pour se développer.
8- Nous devrons décider des secteurs d’activités qui créeront notre richesse collective maintenant avant qu’il ne soit trop tard.
À en pas douter, les défis démographiques du Québec mariés à la faible intensité économique de certains milieux les obligeront à repenser l’utilisation de toutes les ressources disponibles (humaines, financières, matérielles, environnementales). Cette prise de conscience doit se faire rapidement, sinon les conséquences obligeront plusieurs résidents à s’installer ailleurs, dans des milieux qui offrent plus de services à la population.
La vitalité économique des régions, un enjeux de taille!