Je donne une formation de 2 heures sur ce sujet à des conseillers en épargne collective et à des planificateurs financiers. On peut facilement faire un plaidoyer avec des graphiques, des tableaux et des formules à l’appui pour démontrer que les marchés boursiers sont nettement surévalués. Pensons aux ratios cours/bénéfices, le ratio Q de Tobin (gagnant d’un prix Nobel), et voire même le ratio de Warren Buffet, etc.
On peut aussi faire un plaidoyer pour démontrer que les marchés boursiers sont sous-évalués, encore avec l’appui de plusieurs graphiques et formules. Pensons au fait que depuis environ 20 ans, il n’y a qu’approximativement la moitié des titres inscrits à l’ensemble des Bourses principales, mais autant d’argent qui y est placé. Rapidement, cela nous amène à conclure que les titres ne peuvent faire autrement que d’avoir pris de la valeur.
De plus, on sait que dans plusieurs pays, on exige que les PME offrent des plans de retraite à leurs employés, plus qu’auparavant. C’est du nouvel argent à placer chaque année et c’est récurrent. Cet argent doit servir à acheter des titres, et cela ne peut faire autrement que de faire augmenter la valeur des titres à la Bourse.
Ensuite, aux États-Unis, depuis quelques années on assiste à des records de rachats de titres (buybacks) de la part des entreprises. Pourquoi font-elles cela ? Pour plusieurs raisons et mentionnons en particulier, pour avoir moins de dividendes à payer en rachetant ce genre de titres.
Et en même temps, on sait que certains dirigeants reçoivent des options d’achat de titres selon leur performance. Ils ont donc intérêt à ce que la valeur des titres augmente afin d’en avoir plus lors de l’encaissement de leurs options. On pourrait aussi mentionner les achats de titres faits par les banques américaines, l’impact des programmes du QE (quantity easing of money) de la Fed américaine et des banques centrales au Japon, en Europe et en Chine, chacun dans leurs pays respectifs.
Ces programmes ont donné un élan fort important à la valeur des titres à la Bourse. C’est une des raisons pour laquelle Trump ne veut pas que la Fed américaine embarque dans une politique de QT (quantity tightening of money) et ainsi faire baisser la valeur des titres à la Bourse. Et finalement, on sait que les Bourses réagissent beaucoup aux bonnes ou mauvaises nouvelles, qui souvent n’ont aucunement rapport avec les profits d’entreprises, etc.
Pareillement, on peut aussi faire un plaidoyer pour démontrer qu’on se dirige vers un ralentissement économique ou une récession, et ce, mondialement. Ce qu’on ne sait pas, c’est à quel moment. Début 2020, fin 2020 ? Qui sait ?
Que faire avec nos placements dans un tel contexte ? Moi, je n’essaie plus de me casser la tête à savoir si les marchés boursiers sont surévalués ou sous-évalués. Je sais qu’un jour elle va chuter et qu’elle va probablement chuter gros. Je n’essaie plus non plus de chercher à savoir quand les activités économiques vont vraiment ralentir.
Selon moi, c’est une perte de temps de tenter de prévoir. Cependant, ce qui n’est pas du tout une perte de temps, c’est de se préoccuper de la qualité de mes placements. Je veux faire des placements dans des produits qui ne sont pas à leur valeur maximale, qui ont une conjoncture favorable, qui vont perdre moins que d’autres dans leurs mêmes catégories (préservation du capital), qui vont récupérer plus rapidement, qui baissent moins souvent, etc.
Je vais vous parler un peu plus des caractéristiques d’un beau placement dans un article à venir.