Tout le monde se dit leader. Leader d’idées, leader de changements ou leader de troupes, il y a mille et une façons d’interpréter la manière de faire preuve de leadership. À la mode depuis toujours et apprécié par les entreprises, le leadership est souvent collé en étiquette au bon parleur, à celui qui est performant ou même à celui qui travaille le plus fort.
Pourtant, le leadership est dans sa forme très malléable, alors que dans son fond, il témoigne d’un développement personnel en continu. Le leadership n’est pas statique. Il évolue dans le temps au gré des situations selon l’adversité rencontrée en chemin.
Une des grandes qualités d’un leader conscient qui a su évoluer dans sa personne et non uniquement selon les situations se trouve dans sa capacité d’être résilient. La résilience demande un recul et un détachement émotionnel que seuls les leaders conscients ont compris. Il ne s’agit pas d’un détachement du genre « je-m’en-foutisme », mais d’un détachement humain, celui d’un acteur interrelationnel capable de discerner que l’autre a atteint sa limite dans sa capacité à évoluer ou à changer.
Le leader transformationnel est recherché aujourd’hui non seulement pour sa fougue, mais pour sa capacité à accompagner ceux qui l’entourent dans le changement en considérant non seulement les méthodes de travail ou les technologies, mais l’aspect psychologique du changement et la gestion du stress dans l’équation.
La croissance personnelle, la prise de conscience, le travail sur soi, l’humilité de reconnaître ses propres limites est un long chemin de croix qui comporte son lot de défis. En travaillant sur soi, on rationalise et on devient un meilleur leader, conscient que le changement vient avant tout de l’intérieur. Ce concept s’applique à toutes les sphères de notre vie, autant du point de vue personnel que professionnel parce que nous sommes tous humains au bout du compte.
La colère, la frustration, l’incompréhension et la jalousie sont des émotions négatives causées par une méconnaissance de ses propres limites. Un leader juste entraîne son mental au succès en se détachant de ce qui pourrait teinter son jugement. Il se base sur des faits en limitant les dégâts émotionnels sur autrui. Il se souvient d’avoir lui aussi passé par des moments de colère. Il a compris que la colère nourrissait sa frustration et sa haine pour l’incompréhension de l’autre.
La résilience n’est pas atteinte par la facilité. Elle est souvent née chez un leader qui a touché le fond. Un leader qui a tout donné et qui a été déçu. Un leader qui a pu être désabusé à une certaine époque de sa carrière.
L’être humain est fascinant, car il pointe toujours du doigt vers l’autre, vers les éléments extérieurs menaçants, vers la peur de perdre, la peur de se tromper. Celui qui entame une démarche de croissance personnelle arrive à se déposer dans la tempête pour doucement choisir de retirer les éléments toxiques qui causent ces réactions négatives. Il devient alors plus résilient, jour après jour, conscient que malgré tous ces efforts, il ne peut pas faire avancer celui qui a choisi de rester derrière.
Le leadership doit être enseigné autrement. Il doit être orienté avant tout sur la démarche personnelle. Une meilleure compréhension de soi entraîne une meilleure compréhension de l’autre.
Avec tous les changements aujourd’hui vécus en entreprise, il est important de bien former ses leaders, car ils seront mis à dure épreuve face à la résistance aux changements. Ils devront rester mobilisés dans les difficultés et voir qu’au-delà de l’organisation du travail, le savoir-être est le plus gros défi de la prochaine décennie. Différences générationnelles, différences culturelles, différences sociales, différences de valeurs ou encore chocs de culture organisationnelle, voilà l’état dans lequel se trouve le « nouveau » marché du travail.
Commencez maintenant votre réflexion personnelle. Commencez votre propre chemin de croix vers la résilience. Vous en aurez besoin pour faire partie des leaders de demain.