Dans un marché où la main-d’œuvre se fait rare, on entend beaucoup parler du taux de roulement. À l’époque, un taux de roulement élevé en entreprise était généralement synonyme de mauvais patrons. Aujourd’hui, le taux de roulement nous indique beaucoup plus d’éléments clés dans la manière dont le marché du travail se transforme. Bien sûr, les mauvais patrons sont encore en partie responsables du taux de roulement. Mais ce n’est pas tout.
Le marché du travail est en transformation générationnelle et toute la structure de l’entreprise traditionnelle est à revoir. La pénurie de main-d’oeuvre, ce n’est pas seulement perdre ses employés, c’est aussi ne pas savoir les garder. Cet angle de perception souvent oublié change tout et amène à se responsabiliser dans la démarche de changement.
Comment survivre face à cette réalité ? L’entreprise doit s’adapter et devenir attrayante. Elle doit séduire professionnellement les meilleurs talents et savoir mobiliser pour les garder. Voici quelques trucs pour y arriver.
Julie Dupuis est contributrice dans le Magazine numérique ENJEUX PME,
Avoir une culture d’entreprise forte
La culture d’entreprise représente le nerf de la guerre. Lors de changements, elle est mise à dure épreuve. Dans un monde de changement, elle est fragilisée. La vision, la mission et les valeurs de l’entreprise doivent être connues, partagées et surtout vécues dans l’environnement de travail. Il ne suffit pas de dire que l’esprit d’équipe est une valeur pour être sorti de l’auberge. Il faut savoir l’insuffler, stimuler et engager le personnel à travailler en équipe. Ce n’est pas le quoi, mais le comment qui prend tout son sens.
La culture d’entreprise englobe les comportements des leaders et des individus, les pratiques organisationnelles, les méthodes de conduite des opérations ainsi que les croyances et les valeurs véhiculées. Chacun des éléments doit être observé et mesuré pour en valider la cohérence avec le noyau de l’entreprise. Maintenir et protéger sa culture d’entreprise est primordial. La mettre dans les priorités d’affaires est un incontournable.
Gérer le changement
La gestion du changement est indéniablement négligée en entreprise. Trop de changements, trop vite et trop de réactions à contenir pour s’y attarder. Cette erreur est coûteuse. Une bonne planification des changements sécurise les intervenants de l’entreprise et mobilise à l’action.
Êtes-vous plus à l’aise d’être forcé à subir un changement ou de participer à transformer une pratique de l’entreprise pour en améliorer le fonctionnement ? La pyramide de Maslow nous indique que le besoin de sécurité représente un besoin de base à combler. Le changement fragilise la base de la pyramide et vient empêcher le bénéfice de toutes actions positives servant à masquer les impacts d’un changement sur l’être humain.
La gestion du changement par mobilisation et participation active a des effets beaucoup plus positifs sur l’organisation dans son ensemble. L’imposition de changements non structurés laisse un goût amer chez les employés. Un changement doit être vendu et accepté avant d’emboîter le pas. Il faut donc savoir le planifier et le gérer dans le temps.
Être une organisation apprenante
La réalisation de soi est un besoin tertiaire en psychologie du développement. C’est dans la réalisation de soi que se trouve la flamme sacrée, celle qui nous accroche à nos projets. Traditionnellement, la réalisation de soi était associée à un changement de poste hiérarchique. Pour avancer, on doit monter en rang et devenir « boss ». Gravir les échelons et faire un travail ordinaire en espérant être vu et reconnu. Ce modèle est révolu. La réalisation de soi dans une organisation apprenante fait partie du modèle d’affaires.
L’amélioration continue et le développement du potentiel sont des enjeux majeurs dans la rétention du personnel. Suivre des formations dans un processus encadré, participer à des projets inter équipes, prendre la parole pour partager de l’expertise personnelle, organiser des lunch & learn entre collègues pour discuter des apprentissages de la semaine, etc. L’organisation apprenante est consciente qu’il est important de consacrer du temps à l’apprentissage de ses membres. C’est en équipe qu’on devient plus fort. Se réaliser, c’est aussi participer et se sentir écouté.
Vous avez compris ? La valeur humaine doit reprendre sa place en entreprise. Les 4 premières motivations pour rester en emploi tournent autour des relations interpersonnelles, de la synergie d’équipe et de la relation employeur-employé. Y avez-vous mis du temps dernièrement ? Prenez-vous le temps d’écouter ? Encouragez-vous la participation ?
La mobilisation passe par trois clés : l’objectif, le contexte et le pouvoir d’agir. La gestion des talents comporte beaucoup plus d’enjeux que l’explosion des salaires et un nombre de postes à combler. Pour survivre à ce marché en transformation, il faut être capable de voir que l’entreprise doit à priori elle-même se transformer et remettre son capital humain au cœur de ses priorités.
Bâtissez une culture d’entreprise solide et vous ne manquerez plus jamais d’employés.
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