Le transfert d’entreprise n’est pas un événement, c’est un processus. Un événement se produit à un moment précis et se termine rapidement, un processus évolue lentement et graduellement.
La relève entrepreneuriale nécessite 4 transferts complémentaires :
- le transfert de direction,
- le transfert de pouvoir,
- un transfert de savoir,
- le transfert de propriété.
- Transférer la direction d’une entreprise demande plusieurs années, les nouveaux dirigeants doivent intégrer la culture de l’entreprise, assurer la mutation de tous les systèmes relationnels, harmoniser le capital humain et le capital social et adapter les systèmes organisationnels; on comprendra aisément que tout ça nécessite du temps, beaucoup d’énergie et de souplesse.
- Le transfert de savoir, pour sa part, demande aux repreneurs un travail patient pour acquérir les connaissances, les habiletés, les attitudes nécessaires à un transfert harmonieux capable d’augmenter les chances de pérennité de l’entreprise. Tout le savoir acquis par le fondateur représente une grande richesse et les repreneurs ont tout intérêt à se l’approprier. Les repreneurs devront aussi aller chercher de nouvelles compétences par des lectures ou des formations spécifiques.
- Quant au transfert de pouvoir, la question est complexe, les fondateurs ont assumé tous les pouvoirs durant des décennies, ils maintiennent et maintiendront pendant de nombreuses années des intérêts financiers dans l’entreprise qu’ils voudront protéger, ils sont attachés émotivement à leur réussite et désirent la pérennité de l’entreprise. Transférer le pouvoir dans un tel contexte demande beaucoup d’habileté et touche des émotions. Les repreneurs voudront faire valoir de nouvelles idées et les fondateurs auront tendance à conserver les recettes qui ont fonctionné.
- Le transfert de propriété découle des autres transferts et se présente comme un événement, mais sans avoir accordé le temps et les efforts nécessaires aux autres transferts, le transfert de propriété risque fort de mettre l’entreprise en danger. Les relations entre les 4 transferts sont tellement étroites et impliquent tant d’émotions qu’il est impératif de considérer la relève comme un processus intégré qui doit être planifié, organisé et géré. Si on va trop vite, les repreneurs auront pris des engagements financiers qu’ils pourraient regretter.