Comme nous l’avons vu dans mon précédent article, mieux comprendre les émotions peut s’avérer la solution à bon nombre de problèmes auxquels fait face tout leader.
Plus une personne est intelligente émotionnellement et moins intenses sont les dégringolades émotionnelles en présence d’une personne ou d’une situation déstabilisante. Revenons à l’échelle émotionnelle avec un exemple.
Vous êtes confiant et très optimiste quant à un projet que vous vous apprêtez à présenter à votre équipe de gestion. Sitôt votre présentation commencée, un collègue explose sa colère. Personne, dit-il, ne l’a consulté ! Il vous blâme et vous fustige… Vous l’écoutez et tentez de le rassurer; après tout, votre intention n’a jamais été de ne pas l’impliquer. La réunion se termine sur une note d’inquiétude. En effet, le collègue en question se dit inquiet quant à la faisabilité du projet. Comment vous sentez-vous ? Quelle émotion vous habite ?
Personnellement, il fut un temps où mon optimisme aurait vite été étouffé par un sentiment de culpabilité. Je voulais tellement que tout le monde soit satisfait ! Vous dire que je ne prenais jamais de débarques émotionnelles serait un gros mensonge. Le doute et la culpabilité ne manquaient aucune occasion pour me tirailler. Le pire, c’est que ces émotions me tuaient à petit feu; elles jouaient sur ma performance, ma façon d’être, mon entourage et… ma santé.
Revenons à ce collègue colérique. Avouez qu’entre le moment où il s’est mis en colère et la fin de la réunion, il a fait du progrès ! Grâce à votre écoute et votre intervention pour le rassurer, ce dernier est monté dans l’échelle émotionnelle. Il est passé de la colère, ensuite au blâme, puis à l’inquiétude. Bravo ! Mais vous, qu’avez-vous fait ? Êtes-vous ressorti de la réunion confiant et optimiste ? Ou avez-vous pris une débarque émotionnelle ? Si oui, combien de temps vous faut-il pour remonter l’échelle émotionnelle ? Quelles stratégies adoptez-vous en pareilles circonstances pour vous aider à la remonter ?
Ce que je sais, c’est que l’impact des émotions, les vôtres et celles de votre entourage, sur la performance, la qualité des relations entretenues avec une ou des personnes, la cohésion d’une équipe, voire même la santé des personnes est beaucoup plus grande qu’on ne l’imagine.
Pour diriger, il faut être à l’écoute de soi et des autres
Pour diriger une équipe, il faut apprendre, sans jugement, à être à l’écoute de soi et des autres, de ce qui se passe dans son cœur, dans son cerveau et dans ses tripes. Être sensible et comprendre l’impact de nos émotions sur l’autre n’est pas un luxe, c’est une nécessité.
Combien de fois suis-je témoin de situations où les émotions du gestionnaire étouffent, souvent sans s’en rendre compte, la créativité, l’engagement, la performance, l’assurance ou la confiance d’une personne. Tout cela, sans compter l’impact de ces émotions sur la performance, la qualité des relations interpersonnelles, la rétention des employés, la cohésion et la culture d’équipe.
Diriger une équipe avec l’intention de donner toute la place aux émotions de hautes fréquences crée un terreau fertile où la confiance et le développement de soi rendent tout possible !
Diriger une équipe avec la peur comme outil de gestion a l’effet inverse. Difficile d’y faire pousser des fleurs ! Par exemple, lorsque vous explosez votre colère, vous doutez, vous portez un jugement sur l’autre, vous prenez les choses personnelles ou lancez des petits piques ici et là, vous blessez l’autre. Vous vous en rendez compte et vous vous excusez ? Malheureusement, le mal est fait. Bien que la blessure émotionnelle ne paraisse pas, elle laisse des traces.
Imaginez des entreprises où l’amour et la conscience de soi et des autres sont des prérequis pour diriger une équipe. Votre travail changerait probablement du tout au tout ! Car au lieu de passer votre temps à gérer des problèmes d’ordre humain, des conflits ou assister impuissant à la perte d’intérêt, de motivation et d’engagement de vos employés, vous pourriez vivre une tout autre réalité ! Imaginez vous retrouver face à des personnes qui ont le goût de s’investir, de créer, de collaborer et qui ont du fun à travailler ensemble ! Youpidou !
Je vous propose de puiser dans une nouvelle source; celle de vos émotions et ainsi accéder à un tout nouveau coffre à outils dont fait partie une plus grande conscience de soi et des autres. Comment y arriver ? En faisant de votre quotidien un laboratoire de succès où toutes les occasions sont bonnes pour vous amuser avec votre échelle émotionnelle et vous outiller pour la remonter rapidement.
Au plaisir !