Le transfert et la vente d’une entreprise impliquent une série d’étapes à cocréer avec la relève identifiée en lien avec le transfert de la direction, de l’expertise et de la propriété. Je le définis comme un cycle de création, puisque chaque transfert d’entreprise a son propre rythme et se cocrée avec toutes les parties prenantes.
Chaque transfert est unique et a ses couleurs. En bousculant le rythme, il est facile de perdre la vue d’ensemble ou de ne pas laisser à chaque personne impliquée de « respirer » dans ce qu’elle vit et face aux choix qu’elle a à faire. Le processus soulève bien souvent une série de questionnements pour la relève : Suis-je réellement intéressé à prendre la relève de cette entreprise?
Pour quelles raisons? Seul ou avec des partenaires? Avec quel profil entrepreneurial? Est-ce que la raison d’être de cette entreprise me passionne et me fait vibrer? Le processus apporte son lot de questions également pour celui qui cède son entreprise : Suis-je réellement prêt à me retirer maintenant et à quel rythme? Est-ce que le vide créé après la vente de l’entreprise m’angoisse ou d’autres projets passionnants m’attendent-ils? Est-ce que je ressens qu’il y a une relève potentielle et intéressée pour les « bonnes raisons » et est prête à s’engager avec le cœur et financièrement?
C’est ce genre de questionnements qui se présentent tout au long du transfert de l’entreprise, et il est essentiel de laisser le temps à chacun de ressentir et d’être en mesure de fournir des réponses encensées de clarté et de transparence !
Les volets comptable, fiscal et juridique sont certes importants et souvent plus simples à clarifier en étant entouré de professionnels. Ce sont des points plus techniques en quelque sorte. Toutefois, la plus efficace des planifications fiscales ne pourra pas être optimale s’il y a un manque de clarté sur la composition et la répartition de l’actionnariat, par exemple.
Les professionnels vous entourant auront beaucoup plus de facilité à vous assister s’il y a de la clarté sur les étapes du transfert de la direction de l’entreprise, les rôles de chacun, la vision de l’entreprise des prochaines années, les futurs actionnaires, les étapes du transfert de la propriété pour ne citer que les grandes lignes. Cela se fait idéalement en parallèle. Selon mon expérience, il y a souvent des non-dits entre celui qui cède son entreprise et sa relève quant à ces éléments pour différentes raisons telles que : On ne veut pas créer de conflit, on ne veut pas « briser » l’harmonie familiale, on a peur de décevoir, on a peur de mettre de la pression, on a des doutes, on se sent obligé et redevable, etc…
Les bénéfices de partager les non-dits…
Une chose est certaine, plus on attend, plus les non-dits risquent de créer de la confusion, de l’évitement, de la frustration, de la fermeture et de la résistance. En somme, le fait de ne pas les adresser amène trop souvent ce que l’on voulait éviter à tout prix. Tôt ou tard, ils remontent à la surface et chaque personne les exprime à sa façon. En y mettant la clarté tout au long du cycle du transfert de l’entreprise, cela permet de créer de l’ouverture, de la profondeur dans les relations, de l’authenticité et d’harmoniser les visions de chacun.
Cela donne également une lecture en temps réel du degré d’engagement de chacun à la réussite du transfert de l’entreprise. La réussite d’un transfert d’entreprise est bien sûr d’assurer la pérennité de l’entreprise et aussi que chaque partie prenante (cédant et repreneur) puisse exprimer son plus haut potentiel en alignement avec le plus haut potentiel pour l’entreprise. Une relève qui choisit d’acheter l’entreprise en toute conscience et un cédant qui choisit de se retirer avec un sentiment de « plénitude » et de certitude pour son avenir, celui de l’entreprise et de la famille s’il y a lieu.
Selon mon expérience, la clarté est donc une clé importante de la création d’un cycle de transfert d’entreprise efficace et harmonieux.