Je me questionne souvent sur le type d’encadrement qui est exercé à l’égard des superviseurs et des gestionnaires de première ligne. Les commentaires que ceux-ci rapportent lors des formations soulèvent certaines interrogations sur le genre de supervision qui est adressé à leur endroit par les directions d’entreprise.
Doit-on superviser les superviseurs ?
La première question qui m’est venue à l’idée a été la suivante : les superviseurs ont-ils besoin de supervision ? À force de regarder les gestionnaires de première ligne opérer régulièrement sans encadrement et surtout sans soutien organisationnel, je me suis souvent demandé si ces derniers avaient carte blanche sur toute la ligne.
Effectivement, certaines organisations ainsi que les représentants de celles-ci se disent que le superviseur qu’ils ont nommé doit prendre en charge les situations sous sa responsabilité et faire preuve d’autonomie. La gestion moderne des ressources humaines prône depuis longtemps l’autonomie des employés et cela va de soi, pour le personnel-cadre également.
Autonomie et laisser-aller; deux mondes différents
Le fait de laisser de l’autonomie à nos gestionnaires ne signifie pas selon ma vision de l’entreprise de les laisser aller complètement. Tous les membres de l’organisation doivent travailler pour atteindre un objectif commun, et encore aujourd’hui, ce but est dicté par le dirigeant. Chacun des niveaux de l’entreprise contribue à la réussite des projets et doit bénéficier d’une autonomie suffisante pour apporter leurs savoirs individuels.
Les gestionnaires ont donc besoin d’une importante dose de liberté pour assurer les succès de leur équipe. Mais quel ingrédient vient amplifier et rentabiliser cette latitude accordée aux superviseurs ?
Soutien et rétroaction de la direction, une formule gagnante.
S’il est évident pour tous que les gestionnaires ont besoin d’autonomie pour fonctionner, il en est tout autrement lorsqu’on aborde la notion du soutien que doit apporter la direction de l’entreprise. On ignore parfois la délicate position du superviseur qui se retrouve régulièrement entre l’arbre et l’écorce. Ce dernier travaille continuellement avec les gens du terrain, mais sa mission première consiste à diriger ces derniers dans l’atteinte des objectifs de l’organisation.
On oublie trop souvent que le responsable d’équipe a aussi besoin d’être aidé, supporté et encouragé. Il a également besoin de rétroaction en regard de ses actions et ses décisions. Le soutien et la rétroaction deviennent donc la forme d’encadrement à privilégier en regard du personnel de supervision. À compter du moment où il se sent appuyé pas ses supérieurs, le gestionnaire prend confiance de plus en plus en ses moyens, et l’autonomie qu’on lui accorde fait ressortir toute la créativité du groupe qu’il dirige !
Une formule gagnante !