Dans une thématique actuelle nous touchant tous de près ou de loin, le bonheur au travail représente aujourd’hui une quête inassouvie continuelle dans une économie de marché agressive et axée sur la performance. Plusieurs pensent encore que le bonheur des employés s’achète par un salaire ou des conditions de rémunération élevées.
Il faut certes penser à répondre à nos besoins de base, mais est-ce là une raison suffisante pour nous garder à l’emploi d’un poste où nous sommes fondamentalement malheureux ?
Julie Dupuis est contributrice dans le Magazine numérique ENJEUX PME,
Dans un contexte de plein emploi, les employeurs doivent travailler plus fort pour conserver leurs talents. L’argent seul ne les retiendront pas. Il faut regarder en haut de la pyramide des besoins : les besoins d’appartenance, les besoins d’estime de soi et les besoins d’accomplissement.
La gestion traditionnelle se concentre généralement sur la base de la pyramide : les besoins physiologiques et les besoins de sécurité. Les gens recherchent aujourd’hui un sens à ce qu’ils font. Le travail va au-delà de la tâche. Le travail est une extension de leurs valeurs, une façon de se faire valoir.
Comment faire alors pour avoir des employés heureux ? Il faut savoir que le bonheur est fondamentalement individuel. Il appartient à tout un chacun de trouver ce qui le rend heureux. Comment le traduire en milieu de travail, vous me direz ? En transposant les valeurs individuelles dans une culture d’entreprise forte et vivante.
L’entreprise est organique. Elle se compose d’êtres vivants qui vibrent à la force de la passion collective. Il faut ramener la flamme dans les équipes de travail et s’assurer qu’une contamination positive enveloppe le groupe. La vision, la mission et les valeurs n’auront jamais eu autant d’importance. Elles doivent toutes trois être endossées par les travailleurs afin de les porter à leur réussite.
Le bonheur au travail est l’affaire de tous. Le collectif s’entretient. Le climat de travail est à protéger non seulement par les dirigeants, mais aussi par les employés, qui se prêtent au jeu chaque jour.
Il ne s’agit pas là de dénonciation, mais plutôt de préservation du climat organisationnel. Il faut savoir parler, communiquer, faire des critiques constructives, cerner les problèmes et surtout, désamorcer les conflits pour rester en équilibre. Une culture forte promeut la transparence et l’authenticité. Il faut y mettre du temps. Comme dans toutes relations.
Les relations organisationnelles sont négligées. La technologie limite beaucoup les contacts humains, qui sont nécessaires pour forger des liens. Il faut savoir se déconnecter pour réellement se reconnecter. Les dirigeants doivent comprendre que l’entreprise sera performante si les individus qui la portent sont heureux. Le rendement est directement lié au concept de productivité. Des employés heureux en donnent plus, ils travaillent fort pour la réussite, ils ont la mission de l’entreprise dans la peau.
La politique organisationnelle doit être revisitée. La culture organisationnelle doit être au cœur des planifications stratégiques au même titre que les finances ou la production. On ne parle pas de gestion des ressources humaines. On parle de développement du potentiel humain en entreprise. La nuance est majeure. On gère une ressource. On développe des individus.
Le bonheur au travail est possible. Il doit simplement être repensé en fonction des valeurs humaines. Le travail est après tout un lieu de socialisation. Un endroit où s’accomplir. Il faut être capable de le faire au-delà des tâches. Passez à l’action ! Réalisez votre plan de bonheur ! Sortez de votre zone de confort et osez proposer des changements !