La plupart de mes clients me disent qu’ils ne veulent pas que leurs enfants connaissent leurs soldes en banque. Cela par crainte que ces derniers prennent leur retraite avant l’heure et en profitent pour s’acheter une Ferrari.
Pour aborder cette situation, je demande à mon client de répondre à deux questions : quel serait le moment idéal pour que leurs enfants prennent conscience de leur richesse ? De leur vivant ou chez le notaire ?
Dans la majorité des cas, ils choisissent la première réponse. Mais comment faire pour transmettre sa richesse, sans risquer la dilapidation ?
Remontons dans le temps : au XIVe siècle, cette même question s’est posée en Europe, et c’est à ce moment qu’est apparu le bureau/consortium familial. Au XIXe siècle, un certain M. Rockfeller s’est intéressé à ce moyen de transmettre sa richesse. Il a été l’un, sinon le premier à mettre sur pied un bureau familial en Amérique du Nord. Aujourd’hui, les grandes familles nord-américaines ont presque toutes un bureau familial. Des organisations/associations s’enrichissent quotidiennement en ayant adopté cette manière de faire.
Comment procéder ?
Dans un premier temps, il faudra prendre en compte le changement de culture. Il est important de discuter avec leur famille de leur situation financière.
Ensuite, il faudra parler des valeurs et de ce qui est important pour vous. Quelles sont vos ambitions concernant l’investissement de votre richesse ? Comment pouvez-vous redonner à la société ? C’est au conseil de famille de préciser les valeurs familiales. Généralement, tous les enfants et les petits-enfants en deviennent des acteurs, dès qu’ils sont aptes à saisir les nuances de la valeur de la famille. Dans certains cas, les conjoints seront incorporés. Un consultant externe se chargera d’animer les rencontres.
Lorsque cette étape est réalisée, il faudra procéder à la mise en place du bureau familial.
Pourquoi est-ce important de mettre sur pied un bureau familial ? Pourquoi ne pas tout mettre en gestion privée ? Dans le bureau familial, vous allez avoir un impact sur le développement financier de votre famille. En revanche, dans le cas de la gestion privée, vous confiez à des experts votre richesse pour qu’ils puissent investir et vous générer un rendement qui répondra à vos besoins et à votre profil d’investisseur.
La deuxième raison relève du problème de disponibilités des enfants et des petits-enfants. Il se peut que ces derniers ne puissent pas travailler dans l’entreprise. Pourtant, ils ont du talent et des idées. Dans ce cas, le bureau familial sera présent pour les supporter dans le développement de leur propre entreprise.
La troisième raison, c’est que dans les prises de décision, dans la validation ou dans le refus d’un investissement potentiel, vous n’aurez pas à intervenir en tant que père, grand-père ou ami. Vous aurez des professionnels qui vous recommanderont d’accepter ou non d’investir. De plus, ces derniers se chargeront des suivis nécessaires lors de tels investissements.
Vous souvenez-vous de la Ferrari et de la retraite prématurée ? Lors de l’élaboration de vos valeurs, cela ne sera pas possible. Les descendants pourraient uniquement se payer des produits de luxe grâce à leur travail et non grâce à votre richesse. C’est la grande particularité du bureau/consortium familial. Vous pourrez garder le contrôle sur votre richesse même après votre décès.
Et pour être parfaitement honnête, même si vos enfants ignorent le solde de votre compte en banque, ils ont une vue sur votre maison, vos automobiles, votre style de vie. Vous devriez donc leur en parler, puisqu’ils ne sont pas dépourvus de bon sens.