On dit souvent que les entrepreneurs sont des « têtes de cochon », ils n’écoutent pas, agissent à leur guise et prennent des décisions sur un coup de tête. C’est vrai, les entrepreneurs sont de « drôles de bibittes ». S’ils sont souvent brouillons et imprévus, ils réussissent, et ça, depuis 20 ans ou plus. Ils réussissent parce qu’ils sont des visionnaires.
Lorsqu’on parle de relève, on a souvent tendance à chercher des successeurs complémentaires, de bons gestionnaires capables d’organiser l’entreprise sur des bases solides, de mettre de l’ordre, de mettre en place des structures, de professionnaliser les finances, la production et les ressources humaines. C’est normal, et nul doute qu’une PME qui a été gérée pendant 20 ou 30 ans sur des impressions, des intuitions ou des émotions a besoin d’une phase de structuration et de rationnel.
Mais pour assurer la pérennité, l’entreprise aura surtout besoin d’un visionnaire, une personne capable de percevoir des tendances, les besoins émergents chez les consommateurs et trouver des solutions pour assurer la croissance. Le repreneur d’une entreprise doit être à l’affût des occasions, chercher des partenariats et être orienté vers l’avenir.
Beaucoup de repreneurs, devant l’ampleur des problèmes internes se concentrent exclusivement sur l’interne et oublient qu’une PME a surtout besoin de clients et de développer sa clientèle. On peut bien sûr, être un bon entrepreneur et un bon gestionnaire, mais il faut s’assurer qu’il y a surtout un « entrepreneur » dans la place.
Un entrepreneur est axé vers l’action, il souhaite davantage trouver des solutions pour assurer la croissance qu’à s’attarder aux problèmes quotidiens, même s’il faut aussi solidifier la situation interne. Le visionnaire voit loin, imagine ce que sera l’entreprise dans 5 ou 10 ans, il est capable de changer de direction si les marchés évoluent, de prendre des risques calculés, d’être créatif et d’avoir confiance en lui.
Les propriétaires de PME, pour choisir les successeurs, doivent s’assurer que le prochain PDG est, ou pourra devenir, un « visionnaire » tout en réalisant que l’entreprise qu’il a menée au succès grâce à ses intuitions et à son expérience sur le terrain aura aussi besoin d’une bonne gestion quotidienne.