Une économie difficile, un phénomène de transformation numérique inéluctable et la forte concurrence engendrée par la mondialisation des marchés imposent aux PME d’être sans cesse plus performantes, plus agiles et surtout, plus intelligentes. À l’opposé de la grande entreprise, ces dernières sont bien souvent de petites structures dont les ressources sont limitées. Il n’en demeure pas moins qu’elles font face aux mêmes défis que les autres : elles doivent sans cesse se dépasser et innover pour réussir.
INNOVER : même si le mot semble surutiliser ces derniers temps, il n’en reste pas moins que ce n’est pas une mode, c’est devenu un impératif!
Se doter d’une boîte à outils
Dans ce monde où les changements sont rapides et parfois radicaux, où l’entreprise doit inlassablement trouver et garder le bon équilibre, la PME doit se dotée d’une « boîte à outils » et la veille prospective en est un parmi tant d’autres. Aujourd’hui et plus que jamais, l’entreprise se doit de répondre rapidement à des questions précises : « combien? quand? pour qui? pourquoi? ».
Elle doit trouver de nouveaux créneaux, élargir sa base de clients (actuels ou futurs), quantifier ses ventes, qualifier ses fournisseurs et distributeurs, se choisir des partenaires, monitorer le taux de satisfaction client… autant de questions cruciales qui impliquent l’ingestion et l’analyse d’une quantité colossale de données environnementales.
Outre une parfaite connaissance du client, — client qui d’ailleurs est en pleine mutation en matière de consommation, en plus d’être tatillon sur l’expérience d’achat —, l’entreprise se doit de connaître parfaitement l’écosystème dans lequel elle s’insère. On parle ici de normes (nationales et même internationales) complexes et parfois contradictoires, de législation, mais aussi de contraintes liées aux services annexes, comme les délais de livraison, la capacité des clients d’interagir avec de nouvelles technologies de rupture, etc.
La veille prospective comme mécanisme d’aide à la décision
La veille prospective est un mécanisme d’aide à la décision afin de prendre et de poser des actions éclairées. Ce n’est pas une boule de cristal où l’on peut lire l’avenir, c’est un outil stratégique permettant d’établir des scénarios et d’élaborer des pistes de réflexion. Sur base d’informations collectées et dûment analysées, elle permet de dresser un état des lieux, telle une photo du marché à un instant T.
Elle permet de comprendre les tendances lourdes, mais aussi de faire ressortir des faits presque imperceptibles, appelés « signaux faibles » et porteurs de changements. Sur la base de toutes ces informations, et après en avoir validé (ou invalidé) toutes les hypothèses, l’entreprise peut alors établir ses priorités et prendre les décisions qui s’imposent.
La veille prospective n’efface pas les risques, elle permet d’en réduire les incertitudes, les doutes et prioriser certaines actions. C’est une démarche en continu, itérative et méthodique, qui consiste à dresser des plans à l’horizon de dates futures (2020, 2025, 2035…), dates qui sont des jalons importants et incontournables dans la planification stratégique de l’entreprise.
Ainsi rythmée par ces échéances, la PME pourra se préparer aux actions futures en meilleure connaissance de cause.
En conclusion, bien souvent je me plais à dire que la veille prospective est l’action de dessiner les différentes routes possibles qui se présentent à l’entreprise. À l’instar de la carte géographique du randonneur aguerri, l’analyse des différents scénarios ne force pas à suivre un itinéraire obligé : elle expose simplement les différents chemins possibles en fonction des écueils (niveaux de difficulté) que l’on pourrait rencontrer.